Axe 1 : SHS pour une transition des AEMA vers de nouveaux usages
Cet axe vise à promouvoir une meilleure considération des parties prenantes de la société civile (riverains, élus locaux, associations de défense de l’environnement, etc.) dans la définition de scénarios de transition des anciennes exploitations vers de nouveaux usages. Il s’agît notamment d’analyser les moteurs et facteurs d’influence des dynamiques sociales en jeu sur ces milieux dégradés et de s’appuyer sur cette connaissance pour développer les instruments d’une meilleure participation des parties prenantes dans la définition des solutions de gestion. Cet axe fera donc appel aux sciences sociales et économiques, afin que les solutions de gestion tiennent compte des opportunités et spécificités socio-économiques locales des territoires. Les recherches privilégieront des approches systémiques, tenant compte notamment des externalités environnementales associées aux solutions de gestion (y-compris celles liées à la non-action face aux aléas).
Axe 2 : Connaissance des impacts environnementaux
Cet axe concerne la caractérisation des milieux en vue de comprendre les phénomènes et mécanismes qui influencent les impacts des anciennes exploitations sur les écosystèmes. Il s’agît notamment de caractériser les différents flux polluants (associés à des éléments dissous dans les eaux souterraines ou de surface, ou sous forme de particules dans des flux hydrosédimentaires ou aériens, impliqués dans le transfert au biota et à l’entrée dans les réseaux trophiques) ainsi que leurs dynamiques spatio-temporelles. On s’intéressera à ces variations notamment en lien avec les évènements climatiques extrêmes tels que les crues, dans l’objectif d’atteindre des capacités prédictives par le biais de modélisations. En appréciant le caractère biodisponible de la contamination arséniée, cet axe vise également à mieux comprendre les effets de ces flux sur les fonctions et services écosystémiques, et leur mobilité au sein du biota.
Axe 3 : Connaissance des expositions et des effets sanitaires
L’objectif ici est pensé en termes de santé publique pour les populations exposées. Il consiste à identifier les principales sources d’exposition via l’alimentation (entrée dans les réseaux trophiques), la qualité de l’air et de la ressource en eau, en particulier en cas d’évènement climatiques extrêmes. Une partie des données nécessaires à la caractérisation de l’exposition pourra être produite par l’Axe 1 et par des travaux pré-existants. Elles pourront être complétées par le développement de nouvelles approches chimiques, biochimiques ou biologiques, ou de nouveaux capteurs passifs et biocapteurs permettant l’évaluation de la biodisponibilité des polluants, afin de caractériser voire quantifier l’exposition du vivant. La connaissance des sources d’exposition en fonction des usages permettra la mise en œuvre de stratégies adaptées au contexte local visant à les diminuer. Il s’agira aussi d’établir les liens entre qualité du sous-sol, sol, végétation et autres descriptifs des milieux et bioaccessibilité/biodisponibilité des polluants afin de guider les stratégies de réhabilitation.
Axe 4 : Solutions de gestion et traitement des dégradations
La caractérisation de la dégradation des milieux, des risques sanitaires et des souhaits des usagers des territoires doit permettre de mieux orienter les solutions de gestion. Ces solutions peuvent être de nature très diverse et faire appel, le cas échéant, à l’atténuation naturelle, au génie écologique, à des solutions fondées sur la nature (SfN) ou à des aménagements adaptés pour conserver certains usages souhaités par les utilisateurs des lieux. Il s’agira notamment d’optimiser les techniques de la phyto-ingénierie, par exemple pour stabiliser la couverture végétale des stockages de déchets, limitant ainsi l’érosion des déchets et l’aléa mouvement de terrain. Les solutions développées peuvent s’adresser aux sources de contamination elles-mêmes (les déchets) afin d’en réduire la nocivité, notamment par des procédés d’extraction ou d’atténuation des éléments potentiellement polluants (métaux et métalloïdes, cyanures, etc.), en combinant le cas échéant avec l’extraction de matières valorisables dont l’intérêt économique peut également contribuer à la réhabilitation et la maîtrise des risques pour l’environnement et la santé. Ainsi cet axe pourra étudier les conditions d’une valorisation vertueuse des matériaux présents sur les sites, en accord avec les principes de l’économie circulaire.